KERRIZORÉ Jean

Jean Louis Kerrizoré est étudiant à Quimper au Lycée Saint-Charles de 1941 à 1942. Il loge en pension à l’Hôtel des Voyageurs puis chez la famille Saux.

Vers la fin 1943, par l’intermédiaire de ses copains François Fichou, François Bothorel et Jean Salaün, il donne son adhésion à un groupe de Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P) de La Feuillée. Dans les premiers temps, il s’agit principalement de distribuer des journaux clandestins et de faire quelques liaisons. Plusieurs mois après son engagement, et suite aux conseils de ses amis, il gagne le maquis de l’Étoile Rouge d’André Lagoguet, situé dans les bois de Coat-Bihan, à la limite de Landeleau. Il participe à des missions diverses à Berrien, Lennon, Loqueffret, Quimper, Locmaria-Berrien, Saint-Herbot et Châteauneuf-du-Faou.

Après le débarquement en Normandie le 6 juin 1944, il est promu chef de groupe en prévision du rassemblement des effectifs dispersés aux alentours. Les recrutements augmentent significativement et l’espoir d’un parachutage d’armes circule parmi les résistants. Le 22 juin 1944, lors d’une opération de récupération de tabac à Châteauneuf-du-Faou, son groupe est pris en chasse par les allemands. Dans la fusillade, Jean Kerrizoré est touché par balle et ne doit son salut qu’à des habitants qui le soignent sans le dénoncer. Il est alors confié à la Résistance locale qui l’envoie se faire opérer dans une clinique à Kerfeunteun. Il est caché dans les environs pour sa convalescence jusqu’au 13 juillet 1944, puis regagne le maquis dans le centre Finistère. Trop faible, il ne participe pas aux activités du maquis jusqu’à l’arrivée de la colonne américaine dans les premiers jours d’août 1944.

Depuis un GMC, deux F.T.P interpellent Jean Kerrizoré. Il s’agit de deux connaissances du maquis de l’Étoile Rouge, devenu la Compagnie F.T.P Corse, qui l’invitent à se joindre aux américains de la 6th Armored Division. Après quelques hésitations, Jean Kerrizoré s’enrôle avec eux à destination de Brest. Ils montent jusqu’à Lesneven pour redescendre vers Gouesnou. Le lundi 7 août 1944 au soir, la colonne américaine bivouaque à L’Ormeau en Plabennec. Le lendemain, ils sont pris pour cible par des tirs allemands, occasionnant de lourdes pertes aux américains. Les trois français sont alors envoyés en reconnaissance pour localiser l’origine des tirs. Au retour de la mission, ils ramènent un lieutenant allemand décidé à se rendre. Après être passé devant les officiers américains qui le prirent pour un espion, il fut donné aux trois F.T.P l’honneur de le fusiller, ce qu’ils refusèrent. Jean Kerrizoré sentant la tension monter entre eux et les américains, ils prirent leurs affaires et partirent en voiture allemande réquisitionnée vers Landerneau, dans l’espoir d’y retrouver la Cie Corse.

Jean Kerrizoré, François Fichou et François Bothorel parviennent à Landerneau le 8 août dans l’après-midi. Ils passent dans le centre ville, presque désert et ne font aucune rencontre amicale ni ennemie. Pensant peut-être trouver leurs camarades à Landivisiau, ils poursuivent leur route à l’Est et reviennent sur leurs pas en fin de journée. Dès l’arrivée de la Cie Corse, le quartier général est établi à Ker-Prigent avant de pouvoir occuper le bâtiment de l’infirmerie à la caserne Taylor. Les volontaires affluent pour se battre, étoffant les compagnies mais l’armement est toujours insuffisant. Les opérations militaires se poursuivent avec l’encerclement de la poche de Plougastel et la protection de Landerneau. L’unité est désormais assez large pour devenir un bataillon. Suite à la réorganisation, Jean Kerrizoré est affecté au 2ème Groupe de la 2ème Section de la Compagnie Koenig du Bataillon F.T.P Georges-Le Gall.

Composition du 2ème Groupe :
 BIDEAU Henri
 BOTHOREL François
 COACOLOU Joseph
 FICHOU François (Chef de groupe)
 KERRIZORÉ Jean
 LE GALL Alain
 LE MAOUT Joseph
 LOISEAU Émile
 PATINEC Jacques
 PÉRON Pierre
 PLUSQUELLEC Albert
 TREGUIER Armand

Avec son unité, il participe aux opérations militaires dans les environs de Landerneau, Dirinon. Vers le 20 août 1944 son groupe est déployé à la gare de Dirinon en prévision de la réduction de la poche de Plougastel-Daoulas. Une fois cette pointe conquise, le bataillon rentre à Landerneau et se garnit de nouvelles recrues. Il est ensuite déployé dans la poche du Conquet. Pour sa part, Jean Kerrizoré combat principalement au sud de la route Brest-Le Conquet, sur les communes de Locmaria-Plouzané et de Plouzané, avant de pousser un peu plus à l’Ouest. Quelques jours avant la fin du siège, la Compagnie Koenig est envoyée au repos à Landerneau. Jean Kerrizoré bénéficie d’une permission de quelques jours avant de regagner son unité. Le siège de Brest étant achevé, il reste quelque temps dans son unité avant de prendre quelques jours pour lui dans le centre Finistère. Jean Kerrizoré souscrit ensuite un engagement dans l’Armée française pour trois ans et se voit affecté au C.I.D 19 en reformation à Landerneau. Au sein de cette unité, il participe au siège de la poche allemande de Lorient.

Après guerre, Jean Kerrizoré travaille au P.T.T comme agent des installations.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives F.F.I de l’arrondissement de Brest, documents relatifs au Bataillon F.T.P Georges-Le Gall.
  • Les Amis de la Résistance du Finistère & A.N.A.C.R 29, Résistants et maquisards dans le Finistère - Témoignages, éditions Keltia Graphic, 2008.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de Résistant de Jean Kerrizoré (GR 16 P 318882) - Non consulté à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.