Yves Joseph Le Guellec effectue son service militaire de 1935 à 1938 dans la Marine nationale. Rendu à la vie civile, il achète à Louis-Marie Niol son fonds de commerce de vente d’articles d’électricité de la rue Armorique à Plougastel-Daoulas. La transaction est réalisée auprès de l’étude du notaire Corentin Le Goff, qui n’est autre que le cousin d’Yves Le Guellec. L’année suivante, il épouse Pierrette Ropers (1919-2013), le 28 janvier 1939 en mairie annexe de Recouvrance à Brest.

Quelques mois à peine après cette union, la Seconde Guerre mondiale est déclarée, Yves Le Guellec est mobilisé au sein du 41ème Régiment d’infanterie (48e R.I). Durant la drôle de guerre, il est d’abord envoyé en région parisienne avant de partir sur le front de l’Est, dans la Meuse notamment. L’attente, le courrier non régulier et l’inaction lui pèsent. Son seul réconfort, être le chauffeur attitré des lieutenants, lui permettant des évasions routières au gré des envies et ordres de ses supérieurs. Yves Le Guellec songe cependant à demander à être versé dans la Marine nationale, ce qui lui est refusé. Lors de la débâcle en mai et juin 1940, il parvient à ne pas être capturé. Au volant de sa voiture, il a rallié la Côte d’Azur avec quelques soldats. Démobilisé fin août 1940, il peut ainsi retrouver son foyer breton en toute légalité, sans crainte d’être fait prisonnier en arrivant en Zone occupée.

Probablement non autorisé à rouvrir sa boutique fournissant des postes radios, Yves Le Gullec trouve un emploi en novembre 1940 à la mairie de Plougastel-Daoulas, où travaille déjà son père. La maison familiale du Cléguer étant réquisitionnée par l’occupant, la famille s’installe alors dans une maison au champ de foire. Sa première fille Gisèle y voit le jour en 1941, sa seconde Marie en 1943.

C’est au début de cette année là qu’il semble entrer en résistance contre l’occupant. Son poste à la mairie lui offre l’opportunité de freiner l’applications des ordres allemands dans la commune. Il bénéficie également de l’accès à la pièce où sont entreposés les postes de T.S.F interdits par l’occupant. Yves Le Guellec peut dès lors faire sortir plusieurs appareils, les modifier en y installant des accumulateurs et en les mettant à disposition de ses connaissances. Cette activité l’amène ainsi à entrer en relation avec les Résistants de la commune, qui s’investissent depuis plusieurs mois au sein du réseau Barnsby et du mouvement Libération Nord (L.N), qui tentent d’enrôler des patriotes ayant une expérience militaire pour former les cadres d’une unité combattante dans le canton.

Yves Le Guellec contribue dès lors à l’organisation de la section communale de l’Armée secrète (A.S) puis des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) dans les premiers mois de l’année 1944. À la création de la Compagnie F.F.I du canton de Plougastel-Daoulas, il est affecté au sein des Sections F.F.I de Plougastel.

Avec son unité, il participe aux opérations militaires de la Libération dans le canton de Plougastel-Daoulas en août et septembre 1944. Après la Libération du secteur, il reste dans les F.F.I et participe aux opérations de nettoyage et de récupération de matériels sur les zones de combats.

Après guerre, il reprend son activité commerciale. Son premier fils Jacques voit le jour en 1952 et sa troisième fille Anne en 1955.