LE FLEM Maurice

Maurice Le Flem et son jumeau Paul (1923-1970) ont la douleur de perdre leur père en 1926, des suites de la Première Guerre mondiale [1]. La famille qui résidait alors au 1 rue Rochon, déménage non loin, au 18 rue du Carpon. La fratrie est alors composée d’une fille et quatre garçons. Maurice Le Flem est scolarisé avec son voisin et ami, Marcel Boucher, à l’école des garçons de la rue Vauban à Recouvrance. En juin 1936, il passe avec succès son Certificat d’études primaires. Il est alors admis à l’école primaire supérieure de garçons où après une année d’étude, il peut intégrer l’École pratique d’industrie et de commerce de Brest, en octobre 1937. Cette admission se fait parallèlement à son admission en tant qu’apprenti chaudronnier à l’arsenal, avec son frère Paul Le Flem, au titre de pupilles de la nation. En dehors des cours, Maurice Le Flem participe aux activités du Patronage laïque de Recouvrance (P.L.R) avec son ami Hervé Coatalem.

En août 1941, après le sabotage d’un compresseur à Laninon, Hervé Coatalem et Maurice Le Flem doivent quitter leurs emplois à l’arsenal pour trouver refuge à Kergadalen en Rosnoën, chez un ami de la famille. Les deux amis semblent cependant revenir sur Brest à une date indéterminée. Ils intègrent alors la Résistance communiste à partir de novembre 1941, probablement sous la bannière du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France (F.N). Ils diffusent dans un premier temps la propagande du parti de 1941 à 1942, avant d’être versés aux Francs-tireurs et partisans (F.T.P) à leur instauration à Brest.

Le 11 novembre 1942, avec Hervé Coatalem et Marcel Boucher, ils assomment un officier allemand vers 19 heures rue Amiral Linois. L’objectif est de lui voler son arme mais l’opération tourne mal quand les trois brestois sont pris en chasse par une patrouille allemande de passage. Hervé Coatalem est coincé rue Jean Macé et violemment frappé à coups de crosses. Laissé pour mort sur place, il parvient à rentrer chez lui. Le diagnostic est plutôt sévère, il s’en sort avec le crâne fracturé avec un enfoncement de la boîte crânienne.

La Résistance communiste étant activement traquée depuis le mois d’octobre 1942, et surement refroidis par le passage à tabac, ils se font oublier quelque temps avant de reprendre le chemin de Rosnoën. Ils restent cependant en relation avec Marcel Boucher. Il est également en relation avec Marcel Pirou, l’un des organisateurs de la Résistance à Recouvrance, ce qui nous laisse à penser qu’Hervé Coatalem et Maurice Le Flem revenaient de temps à autre sur Brest.

En juin 1944, après l’annonce du débarquement, Maurice Le Flem revient sur Brest et intègre le Groupement cantonal Brest-Ouest. Lors de la scission en août 1944, il bascule au sein de la Compagnie F.T.P Marcel Boucher. Avec cette unité, il prend part aux combats de réduction de la poche du Conquet.

Dans la matinée du 6 septembre 1944, alors que la compagnie de Maurice Le Flem est dans le secteur de Kerivin-Vao en Plougonvelin, la Compagnie F.F.I Brest-Ouest est surprise par le feu ennemi, plusieurs F.F.I sont tués dont leur chef, Marcel Pirou. La compagnie d’André Le Roy se porte à son secours mais là encore les tirs fusent. En voulant porter assistance à ses camarades de combat, Maurice Le Flem est touché par un tir malgré le drapeau blanc qu’il arbore. Il est rapatrié à l’arrière des lignes ; on tente de le transfuser sur le capot d’une jeep à la patte-d’oie de Goasmeur en Plougonvelin. Malgré les soins d’un infirmier américain, il décède en quelques minutes.

Tués lors de cet accrochage :
 LE BIHAN Jean
 LE FLEM Maurice
 NÉLLONÉO Noël
 PIROU Marcel
 ROUDAUT Roger
 SAILLOUR Léon

Les corps seront dans un premier temps envoyés à l’hôpital Le Jeune de Saint-Renan avant d’être rapatriés sur Brest. En sa mémoire, a ville de Brest attribue son nom à une rue dans le quartier de Keredern en 1990. Son nom est également gravé sur la stèle F.F.I du Cosquer en Plougonvelin, où se déroule chaque année - début septembre, une cérémonie commémorative pour rendre hommage aux F.F.I tués lors des combats de la Libération.

La sépulture de Maurice Le Flem se trouve dans le cimetière de Recouvrance à Brest [Carré 1, Rang 1, Tombe 1]

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

Télécharger au format PDF

Portfolio

Stèle F.F.I du Cosquer à Plougonvelin
La stèle commémorative des F.F.I tués aux combats pour la Cie de Saint-Renan et des autres combattants tués à Plougonvelin, se situe Place des F.F.I, Cosquer Village à Plougonvelin (29217)
Crédit photo : Gildas Priol
Anne (sa fiancée) et Maurice Le Flem
Inauguration de la rue Maurice Le Flem à Brest (18/11/1990)

Sources - Liens

  • Famille Le Flem-Pochart, iconographie et renseignements.
  • Archives municipales de Brest, registre d’état civil (5E130) et dossier biographique de Maurice Le Flem (12BIO71).
  • Mémorial du fort Montbarey, Brest, dossier biographique de Maurice Le Flem.
  • La Dépêche de Brest, éditions du 5 juin 1936, 21 juin 1936, 5 juillet 1936, 4 juillet 1937, 8 août 1937 et 12 août 1939.
  • KERBAUL Eugène, 1270 militants du Finistère (1918-1945), édition à compte d’auteur, Paris, 1985.
  • CISSÉ Gérard, Rues de Brest - de 1670 à 2000, éditions Ar Feuntelin, 2012.
  • LE BRAS Joël, La Compagnie "Marcel Boucher", non publié ni daté.
  • Brest métropole, service des cimetières - sépulture de Maurice Le Flem.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de résistant de Maurice Le Flem (GR 16 P 353877) - Non consulté à ce jour.
  • Service historique de la Défense de Caen, dossier d’attribution de la mention Mort pour la France de Maurice Le Flem (AC 21 P 71833) - Non consulté à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.

Notes

[1Yves Le Flem (1888-1926), est déclaré Mort pour la France.