GALAND Jeanne

Jeanne Françoise Galand étudie à l’école publique des filles aux Quatre-Moulins à Saint-Pierre-Quilbignon. Elle choisit ensuite de devenir infirmière et sert au service de santé militaire jusqu’au début de l’Occupation. À partir de cette période, elle est employée au Service des internés civils pour la Croix Rouge tout en étant mobilisé au sein de la Défense Passive (D.P) qu’elle intègre à compter de 1941. Elle officie dans les postes de Recouvrance, aux Quatre-Moulins et au bourg de Saint-Pierre-Quilbignon.

Parallèlement à cette activité risquée et d’utilité publique, Jeanne Galand entre en résistance en novembre 1942 ou début 1943 et intègre le mouvement Libération-Nord (L.N). Elle y devient un agent de renseignement et de liaison. Elle est en contact avec René Salaun, chef du mouvement L.N à Brest, qui la fait embaucher temporairement comme femme de ménage par la Kriegsmarine en janvier 1944. Elle peut ainsi recueillir de précieuses informations sur l’activité de la base sous-marine. Jeanne est ensuite affectée à l’ancienne caserne de gendarmerie de Pontanézen, occupée également par l’armée allemande.

En mars 1944, elle fait une mauvaise chute à la sortie de son abri de la Défense Passive, un soir d’alerte. Elle doit prendre trois semaines de repos avant de postuler comme dactylo à l’arsenal pour l’armée allemande en avril 1944. Retenue, ce poste lui offre de nouvelles possibilités d’actions pour la résistance. Elle en rend compte à son chef communal de la Résistance à Saint-Pierre-Quilbignon, Pierre Hall. Grâce à Jeanne Galand un grand nombre de laisser-passer vierges, mais tamponnés avec les cachets allemands, sont récupérés et sortis en toute discrétion de l’arsenal. Ces sésames seront d’une grande aide pour les Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I) de Brest, qui s’activent depuis quelques mois, à la création d’unités combattantes.

Mais cette activité n’est pas sans risque et se sentant surveillée, elle abandonne son poste peu avant le siège de la ville. Elle se consacre alors entièrement à sa tâche d’infirmière. Restée à poste durant tous les combats, Jeanne Galand s’occupe de soigner et d’aider les brestois. Elle ne quitte Brest que le 17 septembre 1944, après l’arrivée des soldats américains à son poste du 210 rue Jean Jaurès (actuellement rue Anatole France), au croisement de la rue de Mesny.

Ils étaient étonnés de voir des civils vivants dans des rues encombrées de ruines et de chevaux crevés. Nous avons assisté à la reddition d’Allemands au fur et à mesure de la progression américaine. Certains soldats étaient si heureux d’en finir, qu’en sortant de sous les ruines, ils serraient la main aux américains. Le curé de Kerbonne sortait des bouteilles gardées pour le jour de la Libération. On vivait des minutes extraordinaires.

Pour son action dans la Résistance, elle est élevée au rang de Chevalier de la Légion d’honneur et reçoit la médaille Militaire en 1955, la Croix de Guerre 1939-1945 avec palme et la médaille de la Résistance française en 1947. Elle est également décorée de la médaille de bronze de la Défense Passive. Après guerre, elle sert en qualité d’assistante dans les œuvres sociales F.F.I puis devient la secrétaire à l’annexe brestoise de l’Office des anciens combattants et victimes de la Guerre. Elle s’occupera avec l’ancien commandant des F.F.I de Brest, Baptiste Faucher, de gérer les affaires F.F.I et la vaste partie administrative au moment des demandes d’homologations et des demandes de cartes de Combattants Volontaires de la Résistance.

C’est aussi à Jeanne Galand que l’on doit la préservation de l’important fonds d’archives des F.F.I de l’arrondissement de Brest. Sans elle, il aurait été bien plus complexe de comprendre cette partie de notre histoire.

La sépulture de Jeanne Galand se trouve dans le cimetière de Saint-Marc à Brest [Carré 4 AC, Rang 16, Tombe 4]

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Jeanne Galand à son poste de secours de la D.P
LE BRAS Joël, La Croix-Rouge fut leur flambeau, éditions Celtics Chardenn, 2002
Jeanne Galand (à gauche) en 1955
En compagnie de François Jourdren et Suzanne Landolt, lors du Congrès National de la Défense Passive.
LE BRAS Joël, La Croix-Rouge fut leur flambeau, éditions Celtics Chardenn, 2002
Jeanne Galand en 1984
Le Télégramme, édition du 27 septembre 1984

Sources - Liens

  • Archives municipales de Brest, registre d’état civil.
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattante volontaire de la résistance de Jeanne Galand (1622 W 22).
  • Ordre de la Libération, registre des médaillés de la Résistance française (J.O du 23/12/1948).
  • BOHN Roland et LE BRAS Joël, Chronique d’hier - Tome VI, édition à compte d’auteur, 2001.
  • LE BRAS Joël, La Croix-Rouge fut leur flambeau, éditions Celtics Chardenn, 2002.
  • Brest métropole, service cimetière - sépulture de Jeanne Galand.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de Jeanne Galand (GR 16 P 240023) - Non consulté à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture.