BOURHIS Henri

Henri Marie Bourhis réside au 3 rue de Plougastel et travaille comme ouvrier boulanger à Landerneau.

Contacté le 11 février 1944, il rejoint les rangs de la Résistance en intégrant le Groupe Lambert, d’obédience F.T.P. Il semble avoir participé à des coups de main contre l’occupant, notamment aux sabotages de la voie ferrée le 18 et 27 février 1944 entre Dirinon et Landerneau, provocant le déraillement de trains.

En trois mois, c’est pas moins de six opérations de la sorte qui viennent d’être menées, agaçant l’Armée allemande au point de déclencher une enquête du Sicherheitspolizei-Kommando (S.D) de Rennes. Grâce à un collaborateur zélé, l’enquête se précise et les résistants ne tardent pas à être inquiétés.

Herbert Schaad, officier de la 343ème Division d’Infanterie allemande, affecté à la
Kommandantur de Landerneau, évoque ces premières arrestations :

La première opération à laquelle j’ai assisté à Landerneau a été l’arrestation de Millour, de Bourhis, des deux frères Daniel et les recherches de Lagoguet, de Sizorn, de Keryell, Malgorn, Goulaouic. Cette opération s’est effectuée sur ordre d’un envoyé de la S.D de Rennes qui s’est présenté au capitaine de la Kommandanture pour lui expliquer les raisons de sa venue à Landerneau. Il a prétexté qu’il ne connaissait pas la ville et le capitaine m’a désigné pour que je l’accompagne. L’envoyé de Rennes m’a expliqué par la suite qu’il venait dans le but d’effectuer des arrestations. Il était accompagné d’un civil qui, disait-il, devait lui fournir toutes les indications nécessaires. Il n’a indiqué le nom de ce civil, mais par la suite j’ai appris qu’il s’agissait d’un nommé Guilcher domicilié dans l’immeuble du Chêne Vert, rue de Brest à Landerneau.

Henri Bourhis est donc arrêté le 17 avril 1944 à Landerneau. Ramené à la Kommandantur, il est interrogé par le S.D de Rennes auquel s’est joint celui de Brest. Les interrogatoires sont relativement sommaires, ils doivent être tous transférés sur Brest rapidement. D’abord internés à Pontaniou, les prisonniers sont scindés en deux. Le premier groupe est transféré à Rennes tandis que le second, composé d’Henri Bourhis, André Millour et Alain Daniel, est jugé sur place par un conseil de guerre. Accusés d’actes de sabotages, les trois jeunes landernéens sont condamnés à mort et fusillés le 19 avril 1944.

Les familles, averties des exécutions, n’ont cependant pas le droit de récupérer les dépouilles mortuaires ni de connaître l’emplacement des inhumations pour se recueillir devant les sépultures. Les combats de la Libération de l’arrondissement de Brest, en août et septembre 1944, balaient les minces espoirs des familles d’obtenir davantage d’informations. Ils poursuivront durant longtemps les recherches mais à ce jour, Henri Bourhis, André Millour et Alain Daniel restent portés disparus.

A titre posthume, Henri Bourhis est homologué au grade de Caporal et reçoit en 1957, la Médaille de la Résistance française. Une rue de Landerneau porte son nom en son souvenir.

Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo de lui, n’hésitez pas à nous contacter.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives municipales de Brest, fonds Mesures d’exception et faits de guerre (4H) et fonds Joël Le Bras (153S12).
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance d’Henri Bourhis (1622 W 23).
  • Ordre de la Libération, registre des médaillés de la Résistance française (J.O du 29/05/1957).
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de résistant d’Henri Bourhis (GR 16 P 82747) - Non consulté à ce jour.
  • Service historique de la Défense de Caen, dossiers individuels de d’Henri Bourhis (AC 21 P 715645 et AC 21 P 31051) - Non consultés à ce jour.