CABON Ernest

Ernest Nicolas René Marie Cabon s’engage dans la Marine nationale en 1933 et y fait carrière. Second maître mécanicien quand la Seconde Guerre mondiale éclate, il reste à son poste jusqu’à sa mise en congés d’armistice en fin 1942. Il regagne alors le domicile parental, place du Champ de Bataille à Lesneven. Pour subvenir à ses besoins, il se fait embaucher comme ouvrier agricole.

Il semble avoir été approché en juillet 1943 par la résistance locale, qui cherche à obtenir des noms de patriotes volontaires pour prendre les armes quand viendra la Libération. Ernest Cabon accepte et se met à son tour à recruter des volontaires, notamment Joseph Le Fur, Pierre Appéré et Jean Le Han. En septembre 1943, le démantèlement du réseau Alliance prive momentanément l’organisation clandestine de ses supérieurs locaux. Ernest Cabon et les autres patriotes se rattachent néanmoins rapidement au mouvement Défense de la France (D.F).

Avec cette nouvelle entité, la propagande et les recrutements se poursuivent. De par ses contacts avec des ouvriers de l’Arsenal de Brest, Ernest Cabon est semble t-il en mesure d’obtenir des informations sur les mouvements des sous-marins allemands. Renseignements qu’il transmet à Yves Quéré, qui les remet au réseau Jade. Des liens réguliers sont également tissés avec Ploudaniel, en particulier avec Aimé Talec, responsable cantonal de l’Armée Secrète. Ernest Cabon est alors amené à s’y rendre régulièrement pour la coordination de la Résistance.

Dans la nuit du 2 au 3 février 1944, Ernest Cabon se trouve chez les frères Marcel et Paul Simon à Ploudaniel. Semble t-il suite à une dénonciation, les allemands font irruption vers minuit chez les Simon. Le lesnevien tente de se cacher dans une armoire mais repéré, il essaye alors de s’enfuir. Les allemands ouvrent le feu et le blessent. Conduit à l’hôpital de Landerneau pour des soins sommaires, Ernest Cabon est ensuite transféré à la prison de Pontaniou à Brest. Transféré à Rennes puis à Compiègne, il est déporté vers l’Allemagne le 4 juin 1944, avec plus de 2060 autres prisonniers dont les frères Marcel et Paul Simon. Interné dans un camp annexe de Neuengamme à Watenstedt, Ernest Cabon y décède le 2 mars 1945.

Inhumé sur place, sa dépouille sera rapatriée après guerre à Lesneven. À titre posthume, Ernest Cabon reçoit la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile de bronze et la médaille de la Résistance française. Son nom est gravé sur une plaque commémorative à Lesneven. La famille Cabon sera doublement endeuillée par le massacre par des allemands de François Cabon, frère d’Ernest, lors de la Libération de Lesneven en aout 1944.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Plaque commémorative de Lesneven
Plaque se trouvant au carrefour de l’allée des Soupirs, de la rue Jeanne-d’Arc, de la rue des Déportés et de la cité Etienne Airiau.

Sources - Liens

  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance d’Ernest Cabon (1622 W 50).
  • Archives F.F.I de l’arrondissement de Brest, dossier du Bataillon F.F.I de Lesneven.
  • Ordre de la Libération, registre des médaillés de la Résistance française (J.O du ?).
  • Arolsen archives, centre de documentation des persécutions nazies.
  • Fondation pour la mémoire de la Déportation, registre des déportés (I.223).
  • Fondation de la Résistance, Paris, registre des membres du mouvement D.F du Finistère.
  • BOHN Roland, Chronique d’hier - Tome 1, la vie du Léon 1939-1945, à compte d’auteur, 1993.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de Résistant d’Ernest Cabon (GR 16 P 99317) - Non consulté à ce jour.
  • Service historique de la Défense de Caen, dossier d’attribution de la mention Mort pour la France à Ernest Cabon (AC 21 P 36436) - Non consulté à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.